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Jean-Michel Sady

Jean-Michel Sady

JeanMichelSadyKwiatkowski Ecosophie Ecologie politique Metapsychologie Naturopathie Candidat écologiste indépendant aux élections législatives 2002 2007 2012 2017 Candidat aux élections européennes 2019 pour le Parti Fédéraliste Européen Lien Twitter: R-évolution Eco-Citoyenne @SadyKwiatkowski


l'ours qui cache la forêt/l'ours serait-il l'homme à abattre?

Publié par jean.michel.sady sur 21 Mai 2006, 01:27am

Catégories : #jean.michel.sady

L'ours qui cache la foret, par Nicolas Hulot, Liberation, 12/05/06
 
Il n'existe pas d'espece qui n'ait sa raison d'etre ecologique, et dont la disparition n'entraine a court ou moyen terme un prejudice inestimable.
Ce n'est pas un ecolo romantique et nostalgique qui s'adresse ici aux militants antiours, pas plus qu'un urbain inconscient de vos difficultes. J'ai eu de multiples occasions de croiser des ours sauvages sous toutes les latitudes et j'entends bien qu'il faut se garder de l'image du gentil nounours comme il faut rationaliser aussi les risques d'agressions et de predation. Je voudrais vous soumettre simplement un argument supplementaire, inaudible dans ce bruit de fond mediatique et passionnel. Je vous le livre, car vous avez sans doute en main le destin des ours des Pyrenees, les pouvoirs publics cederont peut-etre si votre determination perdure.
A ce titre, j'aimerai que vous vous prononciez aussi et surtout au vu de l'«ardoise» ecologique que le XXe siecle a fait payer a la planete. Accordez-moi d'etre le temoin privilegie et atterre de l'immense gachis environnemental de la planete. Permettez-moi de vous rappeler que le tribut paye par les animaux et les vegetaux a cause de l'empreinte humaine est sans precedent. Nous sommes au seuil de la sixieme extinction ­ c'est un fait etabli ­ sauf a reviser radicalement et sans tarder nos modes de vie. Dans cet immense combat de l'erosion de la biodiversite, les pays du Sud sont aux premieres loges. Comment, des lors, leur demander dans les commissions internationales de prendre en charge le sort des grands singes, des tigres, des elephants, etc., tous au bord de l'extinction, dont la preservation est autrement plus complexe que celle de nos ours, si nous, pays du Nord, nous demissionnons de cette problematique? Quelle legitimite aurons-nous dorenavant pour sieger dans ces instances ? Comment interpreter la-bas notre choix, autrement que comme un signe catastrophique de renoncement ? L'homme, dernier venu sur cette terre, s'arroge dorenavant tous les droits sans le moindre devoir a l'egard du vivant et du sauvage. L'ours en France est un symbole fort, le dernier rempart du sauvage a l'assaut de nos convoitises materielles, industrielles, urbaines. Les bergers des Pyrenees ont entre les mains plus que le sort d'un simple animal ; vous detenez le sens d'un message a resonance planetaire. A vous d'en choisir les mots.
On peut tres bien decider que nos contingences et nos contraintes ne nous permettent plus de cotoyer le sauvage et que nos priorites rendent incompatibles une cohabitation avec tout un pan de la nature. En ce cas, ne le faisons pas en catimini et allons au bout de notre logique. Disons haut et fort que dorenavant, nous ne tolererons que les animaux de compagnie, d'elevage, de cirque et de zoos. Et que, chez nous, loups, ours, lynx, mais aussi viperes, guepes (autrement plus dangereuses) et autres perturbateurs de notre quotidien doivent etre elimines et qu'ailleurs baleines, dauphins, rhinoceros ou autres geneurs des activites humaines doivent egalement disparaitre. Je doute que dans ce monde-la, si un jour il advient, l'homme puisse survivre. Mais, au-dela de l'ethique mise a mal et d'indices de civilisation discutables, il n'y a pas une espece qui n'ait sa raison d'etre ecologique et dont la disparition n'entraine a court ou moyen terme un prejudice inestimable. Gandhi disait que «la facon dont une nation s'occupe des animaux reflete fidelement sa grandeur et sa hauteur morale», et je n'oublie pas que le soin des bergers vis-a-vis de leurs moutons va dans ce sens, meme si le destin des ovins n'est malheureusement pas de paitre eternellement... Mais notre grand sage disait aussi quelque chose qu'aucun de nous ne peut ignorer tant la lourde realite de nos societes donne raison a ces mots : «Le sauvage est un antidote indispensable a nos exces de civilisation.»
L'ours, plutot qu'un objet de discorde, ne pourrait-il pas etre un facteur justement de rapprochement entre deux univers qui s'eloigne peu a peu, au point parfois de ne plus se comprendre, le monde des villes et des champs ? Pour peu qu'on ne delegue pas, notamment sur un plan economique, aux seuls eleveurs les enjeux et les responsabilites. La reintroduction de l'ours ne peut s'envisager que dans un contexte de solidarite nationale, car il est notre patrimoine commun.
 
Bravo Nicolas pour ce magnifique texte
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